Les projets lauréats de l'appel à projets 2024

AILang : Apprentissage Informel de Langues

Porteurs du projet :

  • Kossi Seto YIBOKOU, MCF Université de Lorraine
  • Emmanuelle CHEVRY PEBAYLE, MCF Université de Strasbourg

Résumé du projet :

Le projet Apprentissage Informel de Langues (AILang), initié au sein du groupe de recherche sur l’apprentissage des langues (Grail) du laboratoire ATILF, cherche à déterminer et à comprendre la manière dont les apprenant·e·s de langues additionnelles (Lx) s’engagent dans des pratiques informelles (loisir) et les influences que ces dernières pourraient avoir sur le développement incident ou intentionnel de leurs pratiques sociolangagières. Les études sur le sujet (Toffoli, Sockett et Kusyk, 2023), laissent les pourtours du phénomène informel encore flous et ils méritent donc d’être circonscrits. L’objectif du projet est de dresser, dans une visée phénoménologique, une cartographie des apprentissages en contextes informels afin de proposer des cadres d’exploitation de ces activités en contextes formatifs. AILang entend ainsi collecter des données les plus exhaustives et approfondies possibles sur ces pratiques. Les résultats obtenus permettront, à terme, de continuer la recherche dans un cadre plus large incluant une étude longitudinale afin de saisir le phénomène dans toute sa complexité dynamique.

ALESY : Apprentissage du Langage Écrit via la SYllabe

Porteure du projet :

  • Samantha Ruvoletto, MCF Université de Lorraine

Résumé du projet :

Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA, OCDE, 2019), 20 % des élèves en France ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux à la sortie de l’école primaire, et c’est encore plus vrai dans les zones d’éducation prioritaire (dans le système français, REP et REP+), où le poids du déterminisme socio-économique est encore très fort. La clé de la réussite des activités scolaires est la lecture. L’objectif du projet Apprentissage du Langage Écrit via la SYllabe (ALESY) est de déterminer quelle est la meilleure stratégie à adopter avant l’apprentissage du code alphabétique, lorsque les enfants sont encore pré-lecteurs, afin de faciliter leur apprentissage lorsqu’ils l’abordent à l’école primaire. Pour ce faire, nous évaluons le rôle que l’apprentissage statistique joue dans les mécanismes d’acquisition de la littératie en maternelle et dans la première année de primaire dans des écoles REP/REP+.

CoMCoFLE : Comment la conscience Morphologique intervient dans la Compréhension de textes en Français Langue Etrangère/seconde chez de jeunes locuteurs persanophones vivant en Europe francophone

Porteure du projet :

  • Anne-Sophie Besse, MCF Université de Strasbourg

Résumé du projet :

Ce projet vise à identifier comment la conscience morphologique (capacité d’analyse et de manipulation des unités minimales de sens contenu dans un mot, les morphèmes, e.g. fleur-iste-s) participe au développement de la compréhension écrite chez des enfants locuteurs persanophones apprenant le français langue seconde/étrangère (FLS/FLE). Selon le modèle de Levesque et al. (2020), la conscience morphologique aurait une fonction spécifique, en lien avec la construction du lexique et jouerait une rôle socle pour progresser en lecture notamment en compréhension. En LS/LE plus spécifiquement, elle jouerait un rôle décisif notamment car elle favorise, par le biais d’inférences lexicales, l’accroissement du vocabulaire oral, généralement plus faible en LS/LE mais essentiel pour parvenir à comprendre. Cependant ces résultats ne concernent qu’un nombre limité de langues et n’a jamais été mis en évidence auprès d’élèves persanophones apprenant le français alors que les caractéristiques du persan et du français permettent de distinguer le rôle des aspects orthographiques et sémantiques des mots dans la construction du lexique écrit. Une méthode quantitative et qualitative permettra d’identifier différentes variables entrant en jeu dans l’apprentissage du FLS/FLE et pouvant jouer le rôle de médiateur de la relation entre conscience morphologique et compréhension écrite (inférence lexicale, vocabulaire, décodage, compréhension orale).

DEMEL : Dispositifs et Espaces pour la Médiation en Éducation et Littératie

Porteure du projet :

  • Cindy De Amaral Cindy, MCF Université de Lorraine

Résumé du projet :

Notre projet porte sur un objet par essence transdisciplinaire : la littératie. Il vise à analyser les pratiques didactiques observées dans deux espaces conçus pour accueillir des classes (du cycle 1 au cycle 3) dans l’enceinte de deux INSPÉ en favorisant l’action conjointe d’acteurs de la culture (bibliothécaire, médiateurs culturels…) et d’enseignants (titulaires et stagiaires MEEF). Notre exploration de ces espaces mobilise des concepts issus des didactiques des langues-cultures, du français et de la littérature. L’objectif principal de la recherche est d’interroger, à partir d’outils méthodologiques issus notamment des sciences de l’éducation et / ou de la psychologie, les gestes et postures, déployés par les acteurs dans ces différents espaces.
En quoi ces espaces façonnent-ils les pratiques d’enseignement et de médiation proposées ?
Quels rapports les pratiques développées dans ces espaces entretiennent-elles avec les pratiques scolaires ? Et avec les pratiques de médiation culturelle ?  Est-ce que les acteurs investis dans ces dispositifs codéveloppent une compétence qui ferait d’eux des « médiateurs » en littératie ? Ou est-ce que les enseignants développent des gestes et postures spécifiques qui feraient d’eux des « passeurs de littératie » ?

EMO-LANG : EMOtions et enseignement des LANGues dans la formation des enseignants

Porteures du projet :

  • Marie-Claire Lemarchand-Chauvin, MCF Université de Lorraine
  • Laurence Schmoll, MCF Université de Strasbourg

Résumé du projet :

Ce projet, sous forme de recherche action-formation, vise à accompagner les étudiants de langue étrangère (masters en LLCE, en didactique des langues, MEEF second degré), ainsi que les étudiants et enseignants du premier degré vers la réduction de leur anxiété langagière lors de la prise de parole en langue étrangère (FLE, allemand et anglais) via l’introduction de pratiques ludiques et artistiques en formation, et ainsi à renforcer leur confiance en eux et leur sentiment d’efficacité personnelle. Nous formulons l’hypothèse que l’introduction de ces pratiques dans la formation (initiale ou continu(é)e) enclenchera le processus suivant :

Nous interviendrons auprès de plusieurs cohortes d’étudiants dans les universités de Strasbourget de Lorraine (sites de Metz et de Nancy) ainsi qu’auprès de groupes de PE volontaires. Nous les amènerons à s’exprimer en LE lors de pratiques ludiques et artistiques. Nous recueillerons leur témoignage avant et après interventions (pré- et post- questionnaires), nous mesurerons leur stress (montres connectées), nous enregistrerons les échanges (captations vidéo). Après avoir croisé, transcrit et analysé ces données, nous déterminerons les moments les plus propices au lâcher-prise et à l’expression du sentiment d’efficacité personnelle. Notre objectif est de proposer une modélisation pour la formation en langue via des activités artistiques et ludiques.

In-BEP : Inclusion des élèves à Besoins Educatifs Particuliers

Porteure du projet :

  • Blandine Hubert, MCU Université de Lorraine

Résumé du projet :

Face aux démarches d’inclusion scolaire, les enseignants peuvent avoir des représentations assez mitigées allant du favorable au défavorable. De plus, les enseignants du parcours ordinaire ne sont pas systématiquement assez formés, c’est pourquoi ils peuvent très vite être amenés à rencontrer des difficultés provoquant ainsi une réelle résistance à l’éducation inclusive. L’accompagnement de l’élève à besoins éducatifs particuliers génère alors un sentiment d’auto-efficacité envers l’enseignement plus faible comparativement à l’élève tout-venant. Ce sentiment spécifique influence la qualité de la relation enseignant-élève perçue. Ainsi, cette réticence au projet d’inclusion pourrait amoindrir la qualité de la relation enseignant-élève chez les élèves au développement atypique dans la mesure où face à ses difficultés, l’enseignant ne pourrait pas endosser pleinement son rôle protecteur envers eux. Ce projet de recherche vise à explorer les déterminants expliquant la qualité de la relation enseignant-élève chez des élèves au développement typique et à besoins éducatifs particuliers. Il pourrait donner lieu à des fortes retombées sociétales, notamment sur la formation des futurs enseignants.

MEMO : Influence de la MÉMOire de travail et du genre sur l’apprentissage par récupération

Porteurs du projet :

  • Alexande Aubry, MCF Université de Lorraine
  • Nathalie Gavens, MCF Université de Haute-Alsace

Résumé du projet :

Ce projet a pour ambition d’observer l’efficacité de l’apprentissage par récupération chez des élèves d’âge scolaire en fonction de deux variables peu explorées dans la littérature à savoir les capacités de mémoire de travail (MDT) et le genre. L’une des stratégies d’apprentissage les plus efficaces est de récupérer régulièrement des informations récemment acquises. Nous allons proposer des séances d’apprentissage de formes géométriques, pendant lesquelles les élèves devront faire l’effort de récupérer en mémoire de formes apprises. Nous souhaitons observer dans un premier temps si l’apprentissage par récupération est efficace pour mémoriser des formes géométriques et si cette efficacité est la même chez les filles que chez les garçons. En effet, de nombreuses études ont permis de mettre en avant l’impact du contenu des apprentissages dans la réussite des élèves selon leur genre. Par ailleurs, nous observerons si l’efficacité de l’apprentissage par récupération en mémoire varie en fonction des capacités de MDT des élèves. La MDT est centrale dans le fonctionnement cognitif et hautement sollicitée dans tous les apprentissages scolaires. La MDT étant davantage sollicitée chez les filles que chez les garçons dans des tâches mathématiques, nous nous attendons à observer un effet d’interaction entre la MDT et le genre.